Mon père lisait beaucoup de livres de science-fiction, mais il était aussi un passionné d’astronomie et m’a enseigné les étoiles. Dans notre maison au fin fond de la campagne dans le sud-ouest, le ciel étoilé n’était pas pollué par les éclairages publics. Il nous arrivait souvent de sortir la nuit, même lorsqu’il faisait froid, afin d’observer la constellation d’Orion, la Grande Ourse, Sirius…
Je me souviens avoir attendu le premier passage de la navette spatiale au-dessus de nos têtes. J’ai même pu distinguer sa forme triangulaire à la jumelle. Quel bonheur ! Quel rêve !
Enfant, je voulais être astronaute.
Sachant ce rêve irréalisable, je me contentais de lire des encyclopédies qui parlaient de planètes, de systèmes solaires et de galaxie, de regarder les photos et de m’imaginer aux commandes d’un vaisseau spatial. À table, les conversations tournaient souvent sur la possibilité d’une vie extraterrestre. Je ne ratais jamais une série sur le sujet, comme Les envahisseurs, La cinquième dimension, Startrek, Battlestar galactica ou V.
Plus tard il y eut le cinéma avec E.T. puis beaucoup d’autres dont certains que j’ai adoré, en particulier le cycle Alien, avec Sigourney Weaver en héroïne intrépide, « badass » comme on dirait maintenant, ou encore plus récemment Avatar.
Un imaginaire qui s’accordait avec mon esprit scientifique.
J’ai toujours été dotée d’une imagination vivace et possédée du désir d’explorer l’inconnu. Quoi de mieux que la science-fiction pour étancher cette curiosité ? J’étais d’autant plus sensible à ce genre que ses postulats plaisaient à mon esprit scientifique : la science-fiction, comme son nom l’indique, se fonde sur les principes et les lois scientifiques, soit existants soit potentiels, à la différence de la fantasy ou du fantastique qui font appel à la magie et au paranormal (même s’il est parfois fait appel à la biologie ou la génétique pour expliquer, par exemple, l’existence des vampires ou des loups-garous).
En science-fiction, même dans une série de « space opera » où les peuples extraterrestres se disputent les galaxies à coups de technologies inconnues de notre science terrestre du XXIe siècle, l’intrigue se déroule dans un contexte fondé sur le présupposé que les lois de la nature existent, grosso modo à peu près comme sur Terre. Aux auteurs ensuite de partir de cette base pour créer des mondes parfois très éloignés de notre expérience actuelle, parfois au contraire à peine anticipés, et avec quelle imagination !
Combien d’objets, d’outils, de techniques de notre vie de tous les jours ont d’abord existé, parfois à l’état de simple esquisse, dans un livre ou un film ? Un seul exemple, les ancêtres de nos tablettes et montres connectées qui apparaissent dans Startrek (les PADDs) dès la fin des années 1960 ou dans la série de Kim Stanley Robinson sur la colonisation de Mars (Mars la rouge, Mars la verte, Mars la bleue) sans oublier bien sûr Jules Verne.
Tout cela m’a finalement conduite a écrire moi-même de la science-fiction.
Le cycle des Atmaks
À l’adolescence, je commençai à imaginer le monde des extraterrestres qui animaient les séries télé de mon enfance, leur vie, leurs histoires, leur culture. Pendant des années, je construisis l’Empire atmak. Je tentai même d’écrire les balbutiements de ce qui est devenu En l’honneur du Drall sur un cahier d’écolier. Je couvris une quinzaine de pages avant d’abandonner cette tâche rébarbative d’écrire à la main (les PC n’existaient pas encore).
Lorsque étudiante, je commençai à lire des romans, je jetai bien naturellement mon dévolu sur la science-fiction et, en particulier, la collection Anticipation des éditions Fleuve Noir. Quel plaisir de m’évader dans l’espace ou bien dans le futur avec P.J. Hérault, G.J. Arnaud ou Gilles Thomas (connue aussi sous le pseudonyme de Julia Verlanger) !
Pendant des années, je ne lus que ce genre de littérature. Plus tard, je découvris les classiques du genre, comme Fondations d’Isaac Asimov et Dune de Frank Herbert. Je fais d’ailleurs un clin d’œil à Dune dans A la poursuite des confins le deuxième opus du cycle des Atmaks.
Les bâtisseurs d’empire, le troisième tome, beaucoup plus politique, a été conçu bien plus tard lorsque finalement j’ai utilisé un ordinateur pour taper mon premier livre et qu’il m’a fallu entrer dans les détails du monde que j’avais créé des années auparavant.
Atamara
Lorsque Mélissa Roche et moi décidâmes d’écrire un quatre mains, notre choix se porta très vite sur de la science-fiction : nous aurions ainsi les mains libres, sans être entravées par un contexte réel qu’il aurait fallu respecter. Lors de nos discussions préalables, Mélissa m’apprit qu’elle aimait Starwars (qui n’est pas trop ma tasse de thé) et je lui avouai ma préférence pour Mad Max et Alien. Nous décidâmes alors que notre premier ouvrage en commun, Atamara la rencontre suivrait plutôt une trame de type Mad Max et que la suite, Atamara le retour serait plus dans la mouvance Starwars.
Inutile de dire que nous nous sommes beaucoup amusées à écrire ces deux livres et à suivre nos héroïnes dans les diverses péripéties que nous avions imaginées, entremêlant nos différentes inspirations : anticipation, aventures et courses-poursuites, planètes inconnues frappées par des catastrophes d’origine humaine, guerres intergalactiques… Bref, de quoi occuper nos protagonistes et distraire les lectrices.
Science-fiction et lesbianisme
Une autrice que j’aime beaucoup Nicola Griffith a écris plusieurs livres de SF (Ammonite, Slow river) dont l’héroïne est lesbienne. Ces livres n’ont, à ma connaissance, malheureusement pas été traduits en français.
Katherine V. Forrest connue pour les enquêtes de la détective Kate Delafield ou son livre Vin étrange a aussi écris de la SF (non traduite) dont le premier livre Daughters Of A Coral Dawn est le plus connu.
Personnellement, j’aime beaucoup les séries de SF écrites par Gun Brooke (non traduites malheureusement). Cette autrice a aussi écrit beaucoup de fan fiction J/7.
Alors que l’automne arrive dans la vallée de la Roya, à la frontière entre la France et l’Italie, quatre femmes très différentes vont se retrouver au cœur de la tourmente créée par la tempête Alex. Nathalie vit en ermite avec son chien et ses chats depuis son veuvage. Virginie, infirmière en burn-out, est devenue pompière volontaire dans son village d’origine. Aurélie et Céline, deux amies de longue date, randonnent tranquillement dans le parc du Mercantour. Aucune d’entre elles n’aurait pu (…)