Willowra

Willowra fait partie de l’histoire de Gabrielle. Le grand domaine familial de l’arrière-pays australien a été son royaume avant que son homosexualité ne la pousse à le fuir, laissant derrière elle son frère et ses parents pour se réfugier à Sydney.

Des années plus tard, alors qu’elle vit avec sa compagne Tess, elle se voit obligée d’y retourner. Ce départ coïncide avec les premières difficultés que les deux jeunes femmes rencontrent dans leur couple. Gabrielle craint de ne pouvoir affronter les changements qui vont bientôt affecter leur vie. C’est donc avec réticence qu’elle accepte la dernière volonté de sa grand-mère. Victoria, mourante, réclame la présence des siens auprès d’elle. Elle veut leur dévoiler certains secrets qu’elle a jusqu’ici jalousement gardés.

Gabrielle va alors découvrir l’histoire surprenante et exceptionnelle de sa famille au fil des vies de Jason, de Maggie et de Victoria, l’histoire de Willowra.

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Le point de vue de l’autrice
J’ai un faible pour Willowra, un de mes premiers romans, publié initialement en 2007 et qui est le premier opus de mon cycle de romans australiens (le second étant Sur la piste des spinifex).

Des paysages grandioses comme inspiration
J’ai écrit Willowra après avoir découvert les paysages désertiques grandioses de l’Australie. Lorsque j’ai foulé pour la première fois les étendues du « centre rouge » autour d’Uluru, cet immense bloc rocheux dans le désert, j’ai su que j’avais trouvé un endroit selon mon cœur : du sable rouge à perte de vue sous un ciel d’un bleu intense sans un nuage, des prairies d’herbes et d’épineux jaunis par la chaleur, des canyons incroyablement verdoyants bordés d’eucalyptus aux troncs d’un blanc éclatant…

Dans l’immensité des plaines arides, les signes de vie humaine sont infimes et éloignés les uns des autres : une éolienne ici, une route bitumée qui se déroule jusqu’à l’horizon sans aucun trafic routier, des termitières rouges hautes de plusieurs mètres, des formes grises bondissant au loin...
Dans mon imagination, un trimardeur, son baluchon à l’épaule, cheminait lentement, silhouette issue de l’histoire coloniale de l’Australie.

Une saga familiale...
J’ai eu envie de donner un passé et une famille à ce personnage emblématique et, de fil en aiguille, j’ai créé une saga familiale s’étendant sur plusieurs générations. Bien sûr, comme il s’agit d’un roman dont les principaux personnages sont des femmes, l’une des difficultés était d’organiser, si je puis dire, la succession des générations.
Je n’en avais pas conscience lors de l’écriture, mais à la relecture, je me suis rendu compte que ce roman évoquait différentes façons pour des femmes de fonder une famille, ce qu’on appelle aujourd’hui l’homoparentalité.

… entre femmes
Écrire ainsi un roman historique permet d’imaginer un passé qui n’est, en fait, pas si improbable que les bien-pensants voudraient nous le faire croire : des familles différentes ont toujours existé en dépit des lois et des conventions et notre époque contemporaine n’a pas l’exclusivité de l’ouverture d’esprit. Je trouve cette pensée réconfortante, car elle témoigne de la force des sentiments et de l’ingénuité humaine pour les vivre en dépit de tous les obstacles.
De même, de nos jours, malgré les interdits religieux et les lois restrictives en vigueur dans certains pays, les couples de même sexe existent, n’en déplaise à certains, et élèvent des enfants ni plus ni moins équilibrés que ceux des familles traditionnelles.

Willowra m’a permis d’évoquer trois façons différentes de vivre des amours entre femmes dans un monde créé par et pour les hommes. J’ai essayé, comme dans chacun de mes romans historiques, de combiner l’imagination avec une certaine vraisemblance, en évitant autant que possible les anachronismes, en particulier dans la façon de réfléchir et de s’identifier en tant que femme attirée par les femmes.

Une intrigue irriguée par l’Histoire
J’aime aussi intégrer la « grande Histoire » dans la vie de mes héroïnes, ici notamment la Grande Dépression à partir de 1930 et la deuxième Guerre Mondiale. Si les péripéties de la guerre en Europe sont assez familières à des lectrices francophones, c’est moins le cas du théâtre dans le Pacifique et des combats qui ont opposé les Japonais aux Américains et à leurs alliés australiens et britanniques. Willowra évoque ainsi les opérations en Papouasie (alors colonie australienne).
J’ai à nouveau évoqué la guerre dans le Pacifique dans Sur la piste des spinifex, dont l’histoire se déroule également en Australie, ainsi que dans Rhapsodies pour un amour , qui dévoile un aspect peu connu de l’occupation japonaise en Asie du Sud-Est.
Ces trois ouvrages m’ont ainsi permis de rappeler le souvenir des combattants et civils emportés par la tourmente dans cette partie du monde.

Chapitre bonus
À la suite d’une sollicitation du site Univers-L en 2010, j’ai écrit un chapitre supplémentaire, qui n’est pas inclus dans le livre tel qu’il a été publié.
Si vous avez lu « Willowra », ce chapitre se situe après la blessure de Victoria mais avant ses retrouvailles avec Ginger.

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